Courir à Paris

Lorsque j’ai décidé de lancer ce blog, il était évident qu’un des premiers articles devait concerner mes entrainements à Paris. Je n’ai pas grandi ici, et j’espère ne pas y vivre toute ma vie, mais cela fait quelques années maintenant que j’y habite et que je sais profiter de tout ce que cette ville peut offrir. Ce n’est clairement pas l’endroit le plus propice pour s’entrainer pour des ultra-trails, et beaucoup de gens sont très surpris lorsque je leur dis que 90% de mes entrainements s’effectuent dans la capitale. Et pourtant je m’y suis fait, j’arrive à adapter ma préparation à cette contrainte, et j’ai découvert plusieurs parcours très agréables, tant pour des petits footings, des séances de fractionné ou des sorties longues. Il est tout à fait possible de ne pas courir le long de la route, même en plein Paris, tout en profitant de lieux et moments incroyables que seule peut proposer cette ville. Je vais vous faire partager mes trois principaux circuits d’entrainements, sur lesquels je peux effectuer de nombreuses variantes en fonction de l’objectif de ma sortie.

Habitant rive droite et plutôt du coté est de la ville depuis que je suis à Paris, tous mes circuits partent plus ou moins loin de la place de la Bastille. C’est un quartier que j’aime beaucoup, proche du marais, des quais de seine, mais aussi des quartiers de l’est parisien animés la nuit. Et la tour en son centre fait un beau point de départ n’est-ce pas ?

Colonne de juillet sur la place de la Bastille

Sortie au bois de Vincennes

Le bois de Vincennes est un super terrain de jeu pour tout coureur parisien. Il offre de nombreuses possibilités, et en les cumulant permettent d’effectuer facilement des sorties longues de 30 km et plus.

Depuis la place de la Bastille, la première étape est de rejoindre le bois. Mais pas besoin de courir sur les trottoirs, le long de la route et de ses voitures. Il existe une coulée verte, une voie réservée aux piétons, commençant par la promenade plantée créée à la place d’une vieille voie de chemin de fer allant vers l’ancienne gare de la Bastille qui se situait là où est maintenant l’opéra. La première partie est surélevée, un havre de verdure dans paris, et l’occasion de créer sous ses arcades de nombreux ateliers et boutiques d’artistes. Cette voie a d’ailleurs été précurseur de la célèbre highline à New York, ancienne voie de chemin de fer transformée pour les promeneurs et très appréciée tant par les habitants que par les touristes. Alors si effectivement les jours de beau temps, il faut slalomer entre les flâneurs de la promenade plantée, cette voie est très agréable pour sortir de Paris et rejoindre le bois de Vincennes.

Coulée verte depuis Bastille appelée aussi promenade plantée

Tunnel de bambous sur la coulée verte

A la fin de cette coulée verte, l’arrivée au bois de Vincennes s’effectue en passant par le lac Daumesnil. De nombreux coureurs viennent ici pour quelques tours du lac ou de son île intérieure. C’est aussi un lieu parfait pour les piques niques dans l’herbe et les tours en barque sur le lac. La mairie de Paris a d’ailleurs pour projet d’en faire un endroit baignable, on verra ce que cela donne… En tout cas pour moi ce lac est le parfait objectif pour mes sorties peu longues, ou une parenthèse agréable avant de pénétrer dans le bois. Je conseille de ne pas seulement faire le tour du lac mais d’aller sur les îles par une succession de deux ponts. Il y aura moins de gens et le chemin est très agréable.

Lac Daumesnil à l’entrée du bois de Vincennes

A l’extrémité est du lac, il est facile de pénétrer dans le bois de Vincennes. Et une fois à l’intérieur, les possibilités sont immenses. Il est même facile de ne plus savoir exactement où l’on est et d’être obligé d’en sortir, de regarder un plan et de repartir pour reprendre le chemin du retour. Le bois est plein de chemins, de pistes ou de sentiers. Se côtoient les randonneurs, les coureurs, les cyclistes et les chevaux. Des petites rivières peuvent être suivies ou traversées et pleins de traces existent pour ceux qui souhaitent s’isoler, courir seul, et avoir presque l’impression de pratiquer le trail (le dénivelé et les pierres en moins !). Osez vous perdre dans le bois, explorez les différents chemins, bifurquez à la prochaine intersection que vous verrez, c’est ce qui fera qu’il n’y aura pas de lassitude dans le trajet. Et un des gros avantages de courir ici est la présence de fontaines à de nombreux endroits.

Bois de Vincennes avec les directions annoncées

Pont dans le bois de Vincennes

Il est possible de sortir du bois en face du château de Vincennes. Cela permet de passer pendant son footing devant un moment remarquable mais aussi de longer le parc floral pour aller rejoindre le lac des minimes. Ce lac est plus petit que le lac Daumesnil et se trouve à l’opposé du bois de Vincennes. Mais c’est également un joli endroit ou l’on côtoie d’autres coureurs faisant quelques tours dans ce lieu en bonne partie boisée. Je vais jusqu’à ce lac lors de mes sorties très longues, pour en faire un objectif avant d’attaquer le chemin de retour jusqu’à chez moi. Après un ou deux tours, il est facile de rejoindre le bois et le retraverser en choisissant n’importe lequel des indénombrables chemins.

Lac des Minimes

Je reviens alors souvent chez moi en repassant par la coulée verte pour rejoindre la place de la Bastille. C’est vraiment sur ce parcours que j’ai commencé à courir à Paris lorsque j’ai emménagé, avec à l’époque comme objectif un Marseille-Cassis ! Je resterai toujours très attaché à ce circuit même si un jour je m’éloigne de l’est parisien.

Footing sur les quais de Paris

Paris possède des monuments et des bâtiments incroyables. Se promener sur les quais permet de profiter d’un très grands nombre. C’est alors aussi un remarquable circuit pour un petit footing complètement parisien.

Depuis Bastille, il est possible de rejoindre les quais de seine au niveau de la pointe de l’île Saint Louis. C’est d’ailleurs également un endroit très agréable pour un pique nique entre amis un soir d’été. Si l’on traverse l’île pour se retrouver rive gauche, on peut commencer à courir sur les quais, remonter l’île Saint Louis et longer l’île de la cité avec une vue incroyable sur Notre Dame de Paris. Au petit matin, quand le soleil vient de se lever, et que la lumière est magnifique, je me sens vraiment chanceux de pouvoir courir là et côtoyer ces lieux historiques que des millions de gens rêvent de venir voir. Après avoir fini de longer l’île de la cité, un rapide endroit nécessite de quitter les quais (c’est l’occasion de quelques exercices de montée d’escaliers !) mais ce n’est que pour quelques dizaines de mètres avant de rejoindre les quais au niveau de musée d’Orsay. Encore un magnifique bâtiment, qui était initialement une gare. Ces quais sont parfaitement aménagés pour les piétons et donc pour les coureurs. Et d’ailleurs les parisiens ne s’y sont pas trompés et envahissent le lieu le soir pour partager des apéros dans l’une des guinguettes ou péniches qui y sont présentes.

Vue sur Notre Dame de Paris depuis le pont en bout de l’île Saint Louis

Quai passant à coté de Notre Dame de Paris

Continuer le quai nous emmène jusqu’à la tour Effel. Ce symbole de Paris et de la France que tous les touristes rêvent de voir devient pour moi un objectif de course, une cible à atteindre avant d’attaquer le retour. Ne suis-je pas chanceux ? Le retour peut alors se faire sur l’autre quai, rive droite. La première partie permet de côtoyer les bateaux mouches à quai puis les péniches habitées par quelques chanceux. Enfin, à partir des tuileries, le quai, qui encore il y a quelques mois était une voie rapide pour les voitures, est devenue une berge aménagée pour les piétons. Les coureurs l’ont envahi le week-end. Alors même si cet aménagement a fait beaucoup polémique, il a permis d’en faire un endroit fort sympathique à la fois en journée et en soirée, où l’on peut courir, se balader, jouer à la pétanque, se reposer ou boire un verre. En prolongeant le footing, on peut tranquillement rejoindre le bout du port de l’Arsenal et la place de la Bastille.

Pont au niveau du jardin des Tuillerie

Le Louvre et son quai sur la Seine

Il n’est pas forcément possible de faire de sortie très longue sur ce circuit mais c’est un parcours très agréable pour un footing de l’ordre d’une heure ou un peu plus. Et cela permet de côtoyer des lieux magnifiques et chargés d’histoire de Paris. Et ça je ne m’en lasserai pas, et je continuerai à me sentir chanceux de pouvoir courir sur cet itinéraire. Un petit point d’intérêt pour le trail est les nombreux pavés qui sont sur les quais, notamment rive gauche, cela permet de devoir adapter sa foulée, d’être plus vigilant que lorsqu’on court sur du bitume et de se muscler les genoux ce qui est bénéfique pour la course sur chemins.

Quai pavé

Remonté de Paris le long du canal Saint Martin et entrainement au parc des buttes Chaumont

Enfin mon troisième itinéraire permet de remonter vers le nord de Paris. Et il possède un avantage que les autres parcours n’ont pas : la possibilité d’avoir un peu de dénivelé (bon, on reste quand même à Paris et on n’est pas en montagne !).

Depuis Bastille, il faut remonter vers le canal Saint Martin. Sur la première partie, le canal est enterré. Il faut alors courir sur le terre plain central du boulevard et côtoyer le marché le dimanche matin et les différents squares. La partie devient plus intéressante lorsque l’on arrive vraiment à la partie découverte du canal Saint Martin. C’est un endroit vraiment charmant de Paris, que l’on peut découvrir dans le film Amélie Poulain. En le longeant, on remonte plusieurs écluses que l’on peut parfois voir en fonctionnement lorsque des péniches souhaitent passer. Mais attention aux gros pavés pour les genoux. Au bout du canal Saint Martin, se trouve le canal de l’Ourque qui va longer le parc de la villette. Cet endroit est aussi blindé de monde lorsqu’il fait beau. Joueurs de pétanque et stack slackers notamment se côtoient. Il est alors possible de continuer à longer le canal, en dehors de Paris, sur plusieurs dizaines de kilomètre. Bien sûr je ne l’ai jamais fait en courant, mais l’endroit est aussi très agréable pour pédaler. Un bon objectif lors d’un footing est l’ancien moulin de pantin, très joliment réhabilité en bureaux.

Écluse sur le canal Saint Martin

Canal Saint Martin

Canal de l’Ourcq

Parc de la Villette

Ancien moulin de Pantin

Graphs à la sortie de Paris

Un intérêt de ce parcours le long des canaux et de pouvoir facilement rejoindre le parc de Buttes Chaumont. Ce parc est pour moi l’un des plus agréables de Paris. Et surtout il est fortement vallonné ce qui permet de courir en montée et en descente. Son tour est très adapté aux coureurs, mais il est aussi intéressant de profiter de ce qu’offre le parc à tous les parisiens : une très belle vue sur le nord de Paris, des petites rivières, un lac et un pont suspendu et de belles pelouses pour s’étendre un après-midi ensoleillé. Question footing, je décrirai plus en détail dans un article dédié à l’entrainement au dénivelé à Paris, les différentes options de cotes que propose ce parc, des plus courtes et raides aux plus longues et régulières. Bien sûr, lorsque je veux spécifiquement venir m’entrainer en cote, je ne remonte pas tout le canal, et m’oriente plus rapidement vers le parc pour y faire du travail spécifique.

Vue depuis le haut du parc des Buttes Chaumont

Courir au parc des Buttes Chaumont

Pont suspendu dans le parc des Buttes Chaumont

Voici donc les trois possibilités d’itinéraires de footing que j’utilise le plus. Chacune est très agréable et, surtout, offre de nombreuses variantes pour que l’entrainement ne devienne pas routinier. Cela fait plusieurs années que je les fréquente, et même si j’aime courir sur les petites routes de campagnes, ou mieux, sur des sentiers quand je peux sortir de Paris, je pense que ces lieux restent magnifiques pour courir.

Et vous, amis parisiens, où courrez-vous ? Quels sont vos meilleurs endroits dans la capitale ?