S'entrainer en Provence, dans le massif de la Sainte Victoire

Avez-vous déjà aperçu la montagne Sainte Victoire qui se détache de l’horizon aux environs d’Aix en Provence ? Elle est magnifique !

J’ai la chance d’avoir mes parents qui habitent à Aix en Provence. Alors, depuis que j’ai commencé la course à pied, je parcours les chemins de campagne au nord de la ville, en passant à travers les vignes des coteaux d’Aix, les champs et les petits villages provençaux. C’est très différent que de courir à Paris, avec un calme exceptionnel et surtout en toile de fond, cet élément majeur du paysage aixois : la montagne Saint Victoire.

Montagne Sainte Victoire

La montagne Sainte Victoire est notamment connue grâce aux peintures de Cézanne qui la représente sous différentes teintes, illustrant les différentes saisons, sous le style impressionniste si connu. Près de quatre-vingts de ses œuvres s’en inspirent. C’est un véritable relief autour d’Aix en Provence qui se voit de loin. La Sainte Victoire culmine au pic des Mouches à 1011m, et s’étend sur 18 kilomètres de long. Alors dès que je me suis senti attiré par le trail, je me suis naturellement tourné vers elle. Elle est maintenant devenue mon terrain d’entrainement préféré et descendre dans le sud avant un gros trail pour venir y courir quelques fois est un incontournable de ma préparation. C’est même là que j’ai fait les uniques quelques sorties véritablement typées trail, en préparation à l’UTMB. C’est pourquoi j’ai envie de vous en faire profiter.

Le massif de la Sainte Victoire contient tout un tas d’itinéraires, plutôt techniques, avec certaines ascensions sur la face sud qui sont proches de l’escalade. Il ne faut pas avoir le vertige ! Attention, l’accès à ce massif peut être fortement restreint l’été en cas de vent et de forte chaleur à cause des risques d’incendie. De manière générale, en juillet et en aout, il vaut mieux partir très très tôt pour finir sa sortie avant 10h. J’essaie généralement d’en profiter pour m’entrainer à courir de nuit à la lampe frontale en partant au petit matin. L’environnement est alors complètement différent et les perceptions très particulières. Et puis, le lever de soleil est magnifique. En haut de la montagne se trouve le Prieuré, constitué aujourd’hui d’un refuge. Quelques dizaines de mètres plus hauts la croix de Provence domine tout le pays aixois, même si ce point n’est pas tout à fait le point culminant de la montagne puisqu’il se situe à 946m. Ce sont des beaux objectifs pour une sortie trail.

Lever de soleil sur la Sainte Victoire

Plusieurs possibilités de parking permettent de pénétrer le massif à différents endroits. Un des plus populaires est celui au niveau du barrage de Bimont, à l’ouest de la montagne, qui permet d’attaquer la montée par un des itinéraires les moins techniques. Mais il est aussi possible de se garer à différents endroits au pied de la face sud (parkings du Plan d’Enchoix, Bouquet ou encore des Deux Aiguilles), la plus abrupte, pour parcourir les différents sentiers qui arpentent la face, ou tenter l’ascension vers l’arrête de la montagne par quelques itinéraires forts raids et très techniques. On est là plus près de ce que doivent être certains passages de la Petite Trotte à Léon, l’altitude en moins, que de ce que sont les sentiers de l’UTMB. Mon endroit favori est le parking des carrières de Bibemus, juste à la sortie d’Aix en Provence. Ce point de départ est encore éloigné de la Sainte Victoire, mais permet d’arpenter un sentier plutôt plat, avant d’atteindre en une demi-heure environ le barrage de Bimont pour attaquer l’ascension. C’est parfait pour l’échauffement. L’itinéraire dit le belvédère est agréable car il offre une très belle vue sur l’ensemble du massif et sur la montagne que l’on s’apprête à grimper.

Chemin du Belvédère

Barrage de Bimont

A partir du barrage de Bimont, l’ascension au prieuré se fait par l’itinéraire bleu, appelé Imoucha. C’est un des plus populaires, car aussi un des moins techniques. Lorsque je suis en forme, je peux quasiment courir tout le long sauf sur les quelques passages les plus pentus, où la marche est plus efficace. L’ascension se décompose grosso modo en trois parties. Une première ascension permet de s’élever au dessus du barrage. Ensuite, un passage le long d’une crête permet de se rapprocher de la montagne Sainte-Victoire. Enfin la dernière partie de la montée, un peu plus escarpée, permet d’atteindre le prieuré et la croix. Il y a quand même beaucoup de pierres et rochers, dont certains un peu aiguisés sur le trajet : attention aux chevilles et à l’usure de vos chaussures. La montée est alors une alternance de marche rapide, les mains sur les cuisses, courses à petites foulées et, lorsque la pente s’adoucit, footing tout en souplesse, avec des appuis légers sur les pierres qui semblent être les plus stables et permettre une relance efficace sans risque d’entorse.

Première crête à mi-hauteur

Le prieuré

La croix de Provence

Si la croix représente un bel objectif, il est possible une fois arrivé en haut de ne pas redescendre tout de suite, et de prolonger sa course sur la crête de la montagne par le GR 9. De là, partent différentes traces, très techniques et très verticales, pour redescendre par la face nord. Une des premières traces après la croix passe par le Garagai, ou grotte des hirondelles. Cette grotte est en fait un tunnel qui passe à travers la paroi. Une sorte de gouffre d’une quarantaine de mètre de profondeur. Il ne faut pas essayer d’aller vite dans la descente, dont la première partie est constituée de roches lisses, et il est inutile de choisir cet itinéraire pour une préparation physique et technique de trail, seul le plaisir et la beauté du passage comptent. Les mains seront vos meilleurs amis pour la descente, un peu dangereuse. Cet itinéraire est balisé en noir et permet de rejoindre différents points en bas de la face sud de la montagne.

Pour ne pas redescendre par le même chemin que la montée, sans toutefois passer par un sentier trop technique, je conseille de revenir un peu sur ses pas en dessous du Prieuré et de passer par le Pas du Moine. Ce sentier arpente également la face sud de la montagne, mais avant que celle-ci ne devienne trop escarpée. Alors même si quelques passages nécessitent de mettre les mains, il est possible de courir un peu dans la descente. On arrive finalement en bas au niveau du refuge Cézanne.

Course dans le massif

Pas du moine

Lorsque je suis garé au parking de Bibemus, le retour jusqu’à la voiture depuis le refuge Cézanne n’est pas immédiat, mais est très roulant, sur des chemins larges et faciles. Attention, cela reste vallonné et les quelques cotes sont fatigantes après avoir grimpé tout en haut de la montagne Sainte Victoire. Le chemin le plus direct passe par le barrage de Zola, qui est en aval du barrage de Bimont.

Alors vous l’aurez compris, j’ai quelques habitudes d’itinéraires dans le massif, me permettant de grimper en haut de la montagne, et de m’entrainer pour les courses que j’ai en objectifs. Mais les sentiers sont très nombreux, et si j’habitais la région, j’adorais tous les découvrir, des plus roulants pour un simple footing, aux plus techniques pour une belle randonnée. En synthèse, ce que j’aime dans ce massif, et souhaiterais vous faire profiter :

la vue de la montagne au loin, qui se découpe de l’horizon ;
la végétation provençale, constituée de garrigue aux odeurs fortes ;
le départ de nuit à la lampe frontale, pour éviter les fortes chaleurs du milieu de journée en été ;
la technicité de ses sentiers, où il est nécessaire de s’adapter au terrain lorsque l’on court ;
le dénivelé non négligeable alors qu’on est encore loin des Alpes ;
la vue depuis le prieuré sur toute la région ;

Un trail est organisé dans le massif : le trail Sainte Victoire, qui se déroule au printemps. Plusieurs parcours existent dont le plus long fait autour de 60km. J’ai eu la chance d’y participer en 2016. Quel plaisir de prendre part à une course sur mon terrain d’entrainement préféré, où il me reste tant à découvrir. L’itinéraire est très sympa et permet de monter et de descendre plusieurs fois de la montagne. Il m’a fait découvrir beaucoup de nouveaux sentiers puisqu’avec une telle distance, il permettait d’explorer une bonne partie du massif, dont la partie est que je connais moins bien. Malheureusement, en 2016, le temps était très mauvais et quelques kilomètres du tracé ont été amputés, car jugés trop dangereux par temps de pluie. L’ambiance entre les coureurs, et avec les spectateurs étaient top. L’organisation parfaite, est très réactive face aux conditions. Et finalement le mauvais temps a permis de donner une atmosphère particulière à la course avec le sommet de la montagne dans le brouillard. J’en garde donc un très bon souvenir sur un format de trail auquel je ne suis pas habitué. Si l’occasion se représente, je le recourrais avec plaisir.

Alors si vous êtes dans le coin d’Aix en Provence, n’hésitez pas, enfilez vos baskets et faites vous plaisir en ressentant la Provence !

Pour plus d’informations, voici quelques sites que je vous conseille :