Lors d’ultra-trails de format 100 miles (de l’ordre de 160 km comme l’UTMB ou la diagonale des fous), il est courant de passer deux nuits complètes en montagne. Le temps peut évoluer très vite, et, en fonction de l’altitude et des conditions climatiques, d’importants gradients de température peuvent exister. Il est alors important de prévoir l’équipement adéquat à transporter avec soi. Il est plus conséquent que le matériel que j’ai décrit dans mon premier article sur le sujet : Le matériel de base, du premier trail au premier ultra. Plusieurs tenues doivent être accessibles pour s’adapter aux conditions. En effet, de nuit ou lorsqu’on est fatigué, le corps est plus sensible au froid et au vent. Il faut y être préparé.
Une liste complète pour des conditions difficiles : le matériel obligatoire de l’UTMB
Équipement de trail running pour le froid
Par mesure de sécurité, l’UTMB impose une liste importante de matériel. Celui-ci est vérifié à la remise des dossards et pendant la course. Cette course de montagne est ouverte à un grand nombre de personne, n’ayant pas forcément de grandes expériences de trail en altitude. L’organisation ne veut alors prendre aucun risque et rend obligatoire la liste complète même en cas de conditions favorables. C’était le cas pour mon UTMB en 2015, avec des fortes chaleurs, aucun nuage et pourtant les gants et le pantalon étanches toujours imposés. Cette liste me semble du coup intéressante à exposer lorsque l’on veut imaginer tout le matériel dont on pourrait avoir besoin pour un trail long en montagne. Sur des courses autres que l’UTMB, il est judicieux de s’en inspirer même s’il est possible de l’adapter en fonction du terrain et des conditions le jour de la course.
Voici la liste de 2017, qui n’évolue plus vraiment d’une année sur l’autre.
- Un téléphone portable.
- Un gobelet personnel à utiliser pendant les ravitaillements.
- Une réserve d’eau d’1L minimum (je conseille 1,5L).
- Deux lampes avec piles ou batterie de rechange.
- Une couverture de survie.
- Un sifflet.
- Une bande élastique adhésive permettant de faire un bandage.
- Une réserve alimentaire.
- Une veste avec capuche, fabriquée avec une membrane imperméable, type gore tex.
- Un pantalon ou collant de course à jambes longues, ou la combinaison d’un collant allant jusqu’en dessous des genoux et de chaussettes hautes.
- Une casquette ou bandana, type buff par exemple.
- Une seconde couche chaude additionnelle, type T-shirt à manche longue ou petite polaire, je conseille l’addition d’un T-shirt manche longue léger et d’un petit coupe vent, ça permet de pouvoir aussi utiliser l’un et l’autre séparé.
- Un bonnet.
- Des gants chauds et imperméables, sachant qu’il est possible de cumuler petits gants de course et gants de vaisselle pour l’imperméabilité.
- Sur-pantalon imperméable.
Quelques conseils et astuces sur cet équipement
La liste est très complète. S’il est rare d’utiliser tout sur une même course, j’ai déjà eu besoin d’une grande majorité de cet équipement dans différentes circonstances. J’ai en revanche eu suffisamment de chance pour ne pas me retrouver dans des situations où j’ai eu recours au sur-pantalon et aux gants imperméables. Croisons les doigts pour que ça continue.
La pièce la plus onéreuse dans cet équipement est la veste imperméable. C’est un vrai investissement. Mais heureusement, si vous aimez le trail, vous aimez aussi sûrement beaucoup d’autres activités où elle pourra vous être utile : ski, ski de randonnée, randonnée, voyages,… Le règlement de l’UTMB précise bien que les coutures doivent être soudées (facilement visible à l’intérieur de la veste) et qu’il ne doit pas y avoir de partie non imperméable. Je conseille les vestes dites triple couches. Et n’hésitez pas à en prendre une de couleur vive, vous serez d’autant plus facilement repérable en montagne en cas de problème.
Veste Gore Tex, utile aussi en dehors des trails
Le reste du matériel n’a à priori pas besoin d’être si technique que ça. Un bonnet léger fera l’affaire, des gants de courses simple seront parfaits dans la plupart des cas, et vu l’utilisation que vous en aurez, le sur-pantalon imperméable décathlon de premier prix sera suffisant. Je vous conseille d’avoir toujours un buff dans votre sac. Il pourra remplir plusieurs missions. Le mettre autour du coup vous protégera du froid, le mettre sur la tête vous protégera du soleil, le mettre en bandana autour du front vous protégera de la lampe frontale…
À côté de ça, d’autres petites choses peuvent être utiles. Une paire de chaussettes de rechange, de la crème solaire, un peu d’argent liquide en cas de pépin, de la crème anti-frottements… à vous de vous faire votre propre expérience.
L’organisation du sac
L’organisation du sac est très importante, et ceci est d’autant plus vrai que l’on a beaucoup d’affaires à porter. Il faut à la fois optimiser le volume qui est assez restreint, et pouvoir accéder facilement au matériel dont on a besoin.
Pour cela, il faut réfléchir à l’utilisation que l’on va faire de chaque accessoire en course. Il faut regrouper le matériel qui a, à priori, peu de chance d’être utilisé (gants, pantalon imperméable, bonnet… s’il fait chaud par exemple). Ensuite, il faut mettre ensemble l’équipement qu’on utilisera sur une même partie de course. Par exemple, c’est souvent le cas pour la nuit, où on adaptera sa tenue vestimentaire avec des couches plus chaudes comme le T-shirt à manche longue, le coupe vent ou encore le collant. Enfin, le petit matériel qu’on utilise tout le temps doit être facilement accessible. C’est le cas pour les réserves alimentaires ou le téléphone portable. Ce dernier permet de communiquer avec ses proches qui sont une formidable source de motivation, spécialement pendant les temps durs de course.
Une fois que vous avez fait vos regroupements d’affaires, il faut les ranger dans le sac. C’est là que votre expérience sera importante. Vous connaissez toutes les petites poches qui vous permettront d’accéder facilement à votre nourriture, à votre gobelet ou encore à votre lampe frontale quand la luminosité se fera trop juste.
Pour organiser la poche principale tout en optimisant l’espace, je vous conseille fortement d’utiliser de grands sacs zippés, type congélation. Cela permet de regrouper les affaires qui vont ensemble et surtout de faire en sorte qu’elles ne prennent pas de place, en vidant un maximum l’air au moment de la fermeture. Chaque sac pourra alors être sorti facilement, sans déranger les autres affaires. De plus, tout sera protégé de l’eau en cas de forte pluie.
Rangement du matériel dans le sac de trail running
Le sac de délestage
À partir d’une certaine longueur de course, l’organisation propose souvent la possibilité d’avoir un sac de délestage. Celui-ci pourra être récupéré autour de la mi-course et permettre d’échanger du matériel, à condition de repartir toujours avec l’ensemble du matériel obligatoire. Il ne doit pas y avoir dans ce sac du matériel spécifique dont on pourrait avoir besoin pendant toute la course. Il permet d’avoir une redondance du matériel qu’on a déjà. Ainsi, on peut y récupérer un change complet pour repartir sec et propre. Mais il permet aussi de corriger des imprévus. Par exemple, je vous conseille d’y mettre une paire de chaussure de trail de rechange et une nouvelle poche à eau en cas de rupture de la première. Enfin, vous pouvez y placer de quoi vous ravitailler : vos barres habituelles, la poudre énergisante à mettre dans votre eau ou encore la crème anti-frottement pour retartiner vos pieds.
Si votre course se passe bien, il se peut que vous n’ayez quasiment pas besoin de ce sac de délestage. Mais c’est en cas de petits imprévus ou de conditions de course difficiles que vous serez content de retrouver ces affaires, que vous avez préparé minutieusement avant la course.
Ravitaillement pour un trail
Une bonne préparation pour un ultra-trail passe par une grande réflexion et forte anticipation du matériel emporté. Il est souvent plus utile d’avoir un équipement judicieusement choisi et dont l’utilisation est maitrisée que d’avoir l’équipement dernier cris qui coûte une fortune mais qui n’est pas adapté à ses contraintes. Encore une fois, l’expérience restera votre meilleur allié. Il faut mieux un peu se tromper lors de ses premiers trails et se rendre compte que tel équipement n’est pas adapté ou que l’accès à tel vêtement est trop compliqué. Il faut bien avoir en tête qu’avec la fatigue que l’on connait pendant un ultra-trail, les choses les plus simples deviennent compliquées à réaliser. Alors croyez-moi, au bout de 15h d’effort, on est heureux de ne pas luter pour le remplissage d’une poche à eau ou pour accéder à son coupe vent au fond du sac.
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