L’avantage de la course sur route par rapport à tout autre sport, est le très peu d’équipement indispensable. Ce n’est pas autant le cas pour la pratique du trail running. Une bonne paire de chaussure, un short et un T-shirt ne suffisent pas. Le matériel peut au final être assez onéreux. Heureusement, on ne se met pas tout de suite à courir des ultra-trails où l’on doit passer plusieurs nuits en montagne. Il est donc possible d’investir au fur et à mesure selon l’apparition des besoins en équipement. C’est ce que j’ai fait et vais essayer de vous faire profiter de mon expérience. Cet article n’a pas pour but de tester du matériel mais d’avoir en tête l’équipement utile voir indispensable, et les quelques points à savoir quand on investit dans du matériel.
Mon équipement est de manière général plutôt simple. Je ne cherche pas à en changer souvent puisque je préfère le connaître pour savoir l’exploiter au maximum. Il ne faut pas forcément choisir le matériel le plus cher dont toutes les subtilités et points techniques ne pourront pas être complétement exploitées. Il faut je pense chercher un compromis entre qualité et prix et choisir en fonction de ses habitudes ou de ce qu’elles deviendront.
Les chaussures de trail
En commençant à courir en dehors de la route, le premier équipement où il faut investir est les chaussures de trail running. Peut être même encore plus que pour les chaussures de course sur route, le confort est important car vos pieds resteront des heures, voir des dizaines d’heures dedans. Prévoyez aussi une bonne taille et demi de plus que votre pointure habituelle. En effet, pendant l’effort vos pieds gonflent. Et surtout, il faut éviter dans les descentes que le bout de vos doigts de pieds viennent taper l’avant de la chaussure. Une chaussure de trail est plus lourde que les chaussures de course. N’hésitez pas à en prendre des solides, qui protègent bien le pied des chocs et des projections de cailloux. Le poids en plus ne sera pas un problème si votre but est simplement de finir des ultra-trails. Enfin, une bonne chaussure de trail doit permettre une bonne accroche tout en évitant que la boue ou le sable, ne s’y accroche en alourdissant la chaussure.
Mes chaussures sont des Wings Pro de Salomon. C’est la 2e paire de ce modèle que j’ai, et j’en suis pleinement satisfait.
Le sac à dos et la réserve d’eau
À la grande différence du coureur sur route, le trailer doit pouvoir être en semi-autonomie. C’est-à-dire qu’il doit pouvoir transporter avec lui une réserve d’eau, de nourriture, et le matériel dont il pourrait avoir besoin. Le sac à dos, souvent appelé camelbak, doit être choisi avec attention. Il servira pour tous les entraînements en conditions trail et pour les courses.
Le choix de son volume est important. Si un trail de 30km ne nécessite pas un volume de sac important, un ultra-trail de type UTMB nécessitera de pouvoir embarquer une liste assez longue de matériel. Lors de l’achat de son sac, il faudra bien étudier ses futurs besoins.
Ensuite, il est indispensable de bien réfléchir à quel type de réserve d’eau on souhaite. Couramment, les camelbak sont utilisés avec une poche à eau. Il faut alors bien vérifier qu’elle est accessible rapidement et qu’il n’est pas nécessaire de l’enlever pour la remplir. Croyez-moi, lorsqu’on est épuisé pendant un ultra-trail, et que l’on n’a pas d’assistance, il faut que le remplissage de la réserve d’eau s’effectue vraiment facilement. Une alternative très intéressante est de posséder deux petites gourdes souples qui viennent se placer sur les bretelles à l’avant. Elles sont très faciles d’accès et permette d’avoir deux boissons différentes : de l’eau pure et une boisson plus énergisante. Pendant l’UTMB, la boisson énergisante m’a écœuré au bout d’un moment même si cela faisait plusieurs années que je l’utilisais. J’avais alors beaucoup de mal à m’hydrater et la seule chose que j’arrivais à boire était de l’eau pure. Alors avoir une seule réserve d’eau peut être problématique.
Les différentes poches que peut contenir son sac et leur accessibilité est également déterminant dans un bon camelbak.
Enfin, il faut mettre le sac sur le dos et le charger un peu. Un bon sac est celui que l’on sent peu. Celui qui arrive à se confondre avec le corps et ne se balancera pas lorsque l’on court. Les frottements doivent être évités au maximum au niveau des épaules. Mais tout ça est très dur à tester en magasin, alors n’hésitez pas à lire des tests sur des sites spécialisés en équipement ou des avis sur des forums. Et puis allez-y aussi un peu à l’instinct, à faire confiance en votre inspiration.
Comme vous le voyez, le choix d’un camelbak peut être compliqué et doit être réfléchi. Mais surtout, une fois l’achat effectué, il faut apprendre à le connaître et prendre ses habitudes avec l’utilisation qu’on veut en faire. Comment répartir ses affaires à l’intérieur, où mettre ses réserves de nourriture, comment placer ses bâtons quand on ne les utilise pas ? sont autant de questions que l’on doit se poser quand on achète un sac puis quand on l’utilise pour la première fois.
J’ai toujours le sac avec lequel j’ai commencé le trail en 2013. C’est un Salomon XT Wings de 10l+3. Et même si je commence à réfléchir à le changer, mes grandes habitudes avec ce sac m’aident beaucoup pendant les courses.
Le matériel de sécurité et de soins simples
Il y a du matériel qui ne quitte jamais mon sac. Cela me permet de toujours l’avoir avec moi quelque soit le type de sortie que j’effectue.
D’un point vu sécurité, j’ai toujours avec moi une couverture de survie, un téléphone portable et un sifflet. Je rappelle que la couverture de survie à deux utilités possibles : protéger du froid ou protéger de la chaleur. Pour protéger du froid, il faut s’envelopper avec le coté argenté, qui reflète le rayonnement infrarouge, contre soi. Le coté doré qui absorbe la chaleur sera à l’extérieur. Pour protéger de la chaleur, il faut à l’inverse mettre le coté doré contre soi.
Ensuite, pour des soins courants, vis-à-vis de petites blessures qui peuvent gâcher une course, j’ai toujours quelques pansements, dont des pansements première peau, et une bande élastique autocollante.
Les bâtons
Les bâtons sont de plus en plus utilisés en trail longue distance. Ils permettent clairement d’économiser les jambes, et d’améliorer la relance lorsqu’on devient très fatigué. Ils aident également fortement pendant les montées. Personnellement je n’utilise que très peu les bâtons, plus par conviction que parce que je ne suis pas convaincu de leur utilité. Je trouve la course plus pure sans. La seule course où je les ai utilisés est l’UTMB. Et encore je ne les ai sortis qu’à partir de Courmayer, quand la fatigue commençait à être importante.
Les bâtons doivent être bien adaptés au niveau longueur. Alors comment choisir la taille optimale de ses bâtons de trail ? Une formule simple permet de la déterminer : il suffit de multiplier sa taille par 0.67. Ensuite, il faut choisir le nombre de brun que l’on souhaite pour ses bâtons. Certaines personnes choisissent des bâtons monobruns lorsqu’ils ne jugent pas utile de les ranger. Plus couramment, les bâtons contiennent trois bruns. Cela permet de les raccourcir pour les ranger dans le sac. Enfin, pour des bâtons à plusieurs bruns, il est possible de choisir des bâtons qui se plient ou qui sont rétractables. Ces derniers sont souvent plus robustes et permettent d’adapter la taille. Mais ils sont aussi plus lourds et encombrants. Les bâtons pliables sont généralement très faciles à déployer et légers. Ils peuvent en revanche se casser plus facilement. La dernière caractéristique utile est le matériau utilisé. Les bâtons en carbone sont les plus légers mais peuvent rompre assez facilement. Ils sont également plus chers. Les bâtons en aluminium restent légers mais un peu moins que ceux en carbone et vont avoir tendance à se tordre avant de rompre. Cette dernière caractéristique rend le problème moins rédhibitoire pour leur utilisation en cas d’accident au milieu d’une course.
Mes bâtons sont des Black Diamonds distance en carbone, que je trouve très facile à déplier.
La lampe frontale
Cet accessoire est indispensable en cas de partie de course de nuit. Personnellement j’adore cette sensation de courir la nuit. Je m’y entraîne régulièrement en attaquant certaines sorties avant le lever du soleil. La perception de l’environnement et du terrain est alors très différente.
Les caractéristiques des lampes sont principalement le poids et l’intensité lumineuse. On peut également choisir le type d’alimentation, piles ou batterie. Différentes options existent, comme la possibilité de booster l’intensité lumineuse pendant quelques secondes. De manière général, il pourra être intéressant de passer en mode économique, moins puissant et plus économiseur d’énergie, pendant les montées, et d’augmenter l’intensité lumineuse pendant les descentes pour éclairer au mieux le chemin.
De mon coté, je m’éclaire avec une Petzl Tikka 2. Cette lampe est simple, légère et économique. Son intensité lumineuse n’est pas très forte, mais cela me convient bien. C’est, je pense, une question d’habitude. Et finalement je profite souvent de l’éclairage plus puissant des coureurs autour de moi. Pour la petite histoire, j’avais investi pour l’UTMB dans une Black Diamonds, un peu plus performante que ma Petzl, car deux lampes étaient obligatoires. Cette lampe m’abimait le front. Et pendant la course, impossible de la rallumer après un ravitaillement. Alors, direct dans le sac, et ma Petzl sur le front en remplacement. Je me suis aperçu à la fin de la course, que, la fatigue aidant, je l’avais mal rentré dans la poche de mon sac. Je l’ai perdu quelque part dans la montagne. Bref, une belle expérience avec cette lampe !
L’habillement
La dernière partie de l’équipement indispensable pour courir un trail est l’habillement. Si les équipementiers imaginent pleins de choses pour créer des vêtements et accessoires techniques, je trouve que des choses simples sont nettement suffisantes. Il faut faire quand même attention à quelques points.
Le short doit permettre d’éviter les frottements, entre les cuisses et au niveau de la ceinture. Un tissu qui sèche vite et n’emmagasine pas l’eau est utile en cas de course sous la pluie. Les chaussettes doivent être spécifiques, sans coutures. C’est important d’y faire attention pour éviter de s’abîmer trop les pieds en trail. Un T-shirt technique reçu dans une ancienne course est a priori suffisant. Enfin, il est souvent utile d’avoir avec soi un simple coupe-vent, que l’on peut rouler dans son sac, et sortir si besoin. Rien de bien onéreux là dedans. Bien sûr certains feront aussi attention au look que ça leur donne ;).
Avec ce matériel de base, vous pouvez vous lancer dans des trails où vous ne passerez pas une nuit complète dehors. Bien sûr, il faudra aussi savoir s’adapter aux conditions climatiques. Bonnet, gants, manches longues en cas de froid. Veste imperméable en cas de pluie… Dans tous les cas, le conseil important que je pourrais vous donner est : testez votre équipement en conditions, avant de l’utiliser en course. Cela vous permettra de bien le connaître et d’éviter les surprises en plein milieu d’un trail.
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