L’été est arrivé, et la saison des trails bat son plein. Ces courses en pleine nature plaisent de plus en plus aux coureurs qui ont envie de s’éloigner de la route. Et il y en a pour tous les goûts. Plus ou moins techniques, avec plus ou moins de dénivelé, plus ou moins long… Chacun peut trouver les formats de trail qu’il affectionne ou même varier les plaisirs.
Dans cet article, je vous parle des différents formats de trail. Leurs noms parfois spécifiques permettent de facilement classer les trails d’un même type. On verra aussi que l’utilisation du mot trail est parfois légèrement usurpée. En effet, un trail est supposé être une course en nature comportant moins de 20% de sections de route.
Sky Race, Kilomètre Vertical, Trail urbain… c’est parti pour les explications !
Ultra-trail
On parle souvent de format roi du trail. Peut être de façon exagérée et plus parce que cela intrigue voir effraie les non coureurs. L’Ultra-trail est le trail très longue distance. Alors à partir de quelle distance parle-t-on d’Ultra-trail ? 80km, 100km, 160km… Chacun met la limite un peu où il veut mais je dirais que cela peut commencer au delà d’une distance de 80km à condition que ce soit un vrai trail de montagne avec du dénivelé.
Au sein des Ultra-trail, un format se distingue : les 100 miles. Environ 160km. Beaucoup de courses se sont alignées sur cette distance mythique qui en fait une référence. C’est le cas par exemple de l’UTMB, de la Diagonale des fous, de la Hard Rock 100…
Ce qui caractérise un ultra-trail à mon goût est le fait qu’il faille commencer à réellement puiser au-delà de ses limites, à la fois physique, puisque l’énergie proviendra de ses réserves de lipides et non plus de celles de glycogène, et psychologique.
Kilomètre Vertical
Sur un Kilomètre Vertical, ou KVT, le but est simple : grimper le plus rapidement 1000m de D+. Mais l’exercice est vraiment éprouvant. Long de quelques kilomètres seulement, ces courses ont des pourcentages moyens très élevés. Les cuisses brûlent, le cœur est proche de l’explosion et le souffle est court. C’est un effort très intense même s’ils font partis des formats de trail les plus courts.
Il n’y a pas deux kilomètres verticaux qui se ressemblent. Celui de Chamonix par exemple fait 3.8km de long. Il est réputé très technique avec une dernière partie aérienne. Une course de kilomètre vertical y a lieu pendant les épreuves du marathon du Mont-Blanc.
Il existe aussi les demi-kilomètres verticaux. Même principe avec seulement 500m de dénivelé positif. En France, un unique double kilomètre vertical existe situé aux Arcs. L’itinéraire de 7.6km part de 1200m et arrive à 3200m, en haut de l’aiguille Rouge, point culminant de la station de ski.
Sky Race
Ces formats de trail sont plus courts que les ultra-trails puisque les courses font généralement moins de 40km. Mais ce qui caractérise ces courses est le dénivelé positif qui y est proposé, la technicité du terrain, et surtout l’altitude à laquelle il faut évoluer.
Ainsi, pas de Sky Race au bord de la mer. C’est en montagne que l’on trouvera ce genre de course dont certains passages peuvent être particulièrement impressionnants. Le terme de skyrunning désigne plus particulièrement des ascensions faites en courant, avec des pentes raides mais sans escalades. Aujourd’hui, les courses de skyrunning, ou Sky Races, se sont organisées en circuit. On peut notamment citer la Sky Race des Matheysins, qui se déroule au mois de mai, et sur laquelle il n’est pas rare d’y voir de nombreux passages sur la neige.
Trail blanc
Les trails blanc sont des trails hivernaux se courant sur neige. Souvent proches des stations de ski, ces courses de montagne ont souvent un dénivelé non négligeable. La principale difficulté ici est de courir dans le froid et dans la neige. Cela change complètement des trails estivaux sur sentiers. Pas de cailloux sur les chemins, mais le risque de s’enfoncer ou de glisser à chaque foulée… Les sensations peuvent d’ailleurs un peu ressembler à la course dans le sable, si éprouvante.
Ces trails peuvent nécessiter un matériel un peu spécifique. Bien sûr, il faut s’habiller assez chaudement, mais c’est surtout au niveau des pieds qu’il faut être bien équipé. Des chaussures de trail en goretex peuvent être une bonne idée pour ne pas avoir les pieds trempés par la neige. Et parfois des clous ou chaines de neige peuvent être ajoutés sous la semelle sur les passages les plus glissants.
Ça reste une très belle expérience au cœur de l’hiver pour tous les coureurs trop impatients de reprendre leur sport favoris !
Trail nocturne
Si lors d’un ultra trail, il est impossible d’échapper à la course de nuit, certains trails plus courts en font leur spécificité. Commençant souvent vers minuit, tout le parcours se fait éclairé à la frontale.
Courir de nuit est très différent d’une course de jour. Les repaires ne sont pas identiques, la vue se limite au faisceau de sa lampe. On est plus concentré sur le sentier, tel un tunnel où rien n’existe tout autour. Il faut savoir courir souple, pour dompter les spécificités et pièges du terrain que l’on aurait mal vu.
Pas tout à fait un trail, pas tout à fait une course sur route, la SaintéLyon reste emblématique dans les courses de nuit. Départ minuit au début du mois de décembre, ce sont des milliers de lampes frontales qui se suivent pour braver le froid et l’obscurité afin de rejoindre Lyon au petit matin.
Trail en étapes
Quelques beaux parcours de trail nécessitent plusieurs étapes pour être complétés. C’est alors la répétition de l’effort qu’il faut savoir gérer. Enchaîner des trails sur plusieurs jours d’affilés est très demandeur musculairement. Mais souvent ces courses de plusieurs jours sont de très belles aventures humaines avec de forts liens qui se créent entre les concurrents.
Le mythique Marathon des Sables est une course en étapes. Mais pour rendre le challenge encore plus dur, cette course est en autonomie complète. Ainsi, tous les repas et les affaires pour le soir et la nuit doivent être portés du début à la fin. Il faut savoir gérer son effort pour enchaîner sur la durée.
Trail urbain
Est-ce qu’un trail urbain est un trail ? Pas vraiment sûr parce que ce type d’épreuve oublie un peu trop les sentiers. C’est une épreuve à part. Mais elle reprend quelques codes du trail, en les transposant en ville.
Un trail urbain n’a rien à voir avec une course sur route. Il est casse-pattes, avec un dénivelé non négligeable. Il faut savoir y gérer les changements de rythme, et parfois les alternances course/marche. Souvent, de nombreux escaliers parsèment le parcours, faisant brûler les cuisses à la montée et étant assez traumatisant pour les articulations à la descente.
L’Urban Trail de Lyon ayant lancé le mouvement, ce type d’épreuve se développe dans de nombreuses villes. Plus proche des bassins de population pratiquant le « running », mais souhaitant une expérience différente des courses sur routes, les trails urbains attirent de plus en plus de coureurs. Un vrai effet de mode !
Voilà, les différents formats de trail ne devraient plus avoir de secrets pour vous. Alors bien sûr, on peut encore raffiner les descriptions selon la longueur des trails, entre course nature, trail court ou long. Mais l’essentiel n’est pas là. Quelque soit le type de course, il faut trouver celle qui nous donne envie, qui nous permettra d’aller au bout de soi-même en vivant de belles émotions sur un parcours qui nous correspond !
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