Même s’il neige à Paris ce samedi 17 mars, ce n’est pas un week-end de ski de randonnée au parc des Buttes Chaumont que je vais vous raconter, mais bien un week-end dans les Alpes. Après l’article que j’ai écris sur les bienfaits du ski de randonnée pour la pratique du trail, je vais vous raconter une mise en pratique avec le CIHM. Je suis parti les 3 et 4 mars derniers en Suisse, dans la région d’Andermatt, pour deux superbes journées en montagne. Partir s’aérer dans les Alpes pour un week-end de ski de randonnée est un excellent break entre deux semaines de boulot et de vie hivernale parisienne.
Partir avec le CIHM
Pour ces deux jours, je suis parti avec le CIHM (Club Inter-sport de Haute Montagne). Cette association d’activité de montagne existe depuis 1952, même si elle a évolué pour finalement être refondée en 1997. Elle propose de nombreuses activités dont du ski de randonnée. Ainsi, chaque weekend pendant l’hiver et le début du printemps, quelques dizaines de chanceux adhérents partent en car direction la montagne.
Ces sorties se font donc dans un cadre associatif. Quelques bénévoles, les chefs de course, ayant fait au préalable une formation spécifique, planifient des itinéraires pour des groupes de 6-8 skieurs dans la région choisie. En début de semaine, les groupes se forment pour le week-end en fonction des programmes proposés par les chefs de course et des envies de chacun.
Le vendredi soir, rendez-vous près de Bastille devant la Haute Route, boutique de montagne permettant à ceux qui n’ont pas leur matériel de l’y louer. Puis c’est le départ en car couchette pour arriver au cœur de la montagne au petit matin.
Je redoutais cette nuit en car couchette et son confort très spartiate. Au final, une fois que chacun arrive à trouver sa position sur les deux étages de couchettes, il est possible de se reposer correctement en position complétement allongée, en étant bercée par les mouvements du car. Certains viennent carrément avec duvet et oreiller !
Après un petit déjeuner pris de bon matin avec tout le car, les différents groupes s’équipent et s’élancent séparément sur les itinéraires choisis. Deux jours de ski de randonnée et une nuit en refuge plus tard, tous les groupes se retrouvent au car pour une nouvelle nuit en direction de Paris. L’arrivée au petit matin permet de rentrer chez soi prendre une bonne douche, et d’être (presque) frais pour aller bosser !
Weekend dans la région d’Andermatt.
La mise en jambe du samedi
C’est donc dans le car du CIHM que je me suis réveillé le samedi 3 mars au milieu des montagnes suisses. Après un petit déjeuner bien complet avalé dans un hôtel du village alpin d’Andermatt, notre groupe de 8 s’est équipé pour attaquer la montée vers notre refuge pour la nuit. 1000m de dénivelé sont au programme pour y arriver. Une belle mise en jambe peu technique pour commencer le week-end. La neige est présente en quantité et le ciel laisse entrevoir par moment un beau soleil. Nous ne sommes pas seuls sur la trace. Quelques conversions sont parfois nécessaires sur certains passages mais rien de compliqué. Après une grosse matinée de montée, nous arrivons au refuge, le Rotondohütte, où nous dévorons nos sandwichs, et prenons un peu de repos.
Mais pour les plus courageux, la journée n’est pas finie. Le programme consiste à atteindre un petit sommet situé à quelques centaines de mètres au dessus du refuge. Nous partons donc en petit groupe pour attaquer une partie un peu plus raide. C’est l’occasion de faire fonctionner le cardio, de transpirer un peu et d’exercer notre technique de conversion. L’atteinte du sommet se fait par une petite crête, alors que le soleil descendant transmettait une lumière magnifique. Une fois au sommet, il est temps d’enlever les peaux des skis, et d’attaquer la descente. Elle fût courte mais très agréable, à la lumière de la tombée du jour.
Nous avons passé la nuit au refuge du Rotondehütte. Les refuges en Suisse sont plutôt confortables. Mais cela reste un refuge ! Nous y partageons une chambre à 27, tous du CIHM. Les matelas sont alignés les uns à côté des autres sur deux étages de couchettes. Pas de chauffage, juste la chaleur humaine qui chauffera la pièce. En revanche, dans la salle commune où nous passerons la soirée, un grand poêle réchauffe l’atmosphère. L’ambiance y est très bonne, autour d’une bière bien méritée. Notre groupe du CIHM partage le refuge avec plusieurs petits groupes de skieurs suisses. Les anecdotes sur d’anciens week-ends s’échangent avant qu’un repas bien copieux ne soit servi. La soirée ne se finit pas trop tard autour de jeux de société. Il faut être en forme pour la journée du lendemain.
La longue et belle journée du dimanche.
6h30, le réveil sonne. Direction le petit déjeuner pour prendre des forces pour la journée. Le soleil est en train de se lever derrière les montagnes et laisse voir un magnifique ciel bleu. La journée va être très belle ! Des skieurs sont partis plus tôt que nous et nous les voyons au loin suivre nos traces de la veille.
7h30, départ. Tout le groupe est à l’heure pour attaquer cette longue journée. Une courte descente à ski nous permet d’arriver au pied du col que nous voulons passer. Petite pause pour mettre les peaux, et c’est parti pour l’ascension. Malheureusement la face est encore à l’ombre. Mais la vue sur les montagnes opposées éclairées par le soleil qui monte dans le ciel est magnifique. L’ascension est rendue un peu difficile par une neige dure nécessitant presque l’utilisation des couteaux. Certains du groupe ont fait le choix de les mettre pour faciliter l’accroche des skis. La dernière partie avant d’atteindre le col est raide et nécessite quelques conversions un peu délicate pour les moins initiés.
L’arrivée à un col et la découverte de la vue de la vallée d’à côté est toujours un peu excitant. Ici, le paysage était incroyable ! De tous les côtés, des monts enneigés nous dominaient. De là, un sommet aurait pu être atteint. Un petit raidillon à ski, puis une montée en crampons, skis sur le sac, aurait été nécessaire. Le programme de la journée encore long nous a dissuadé de le faire.
Après la montée, le temps de la descente. On enlève nos peaux après avoir un peu longé la face opposée à celle grimpée. Il faut choisir sa trace pour éviter les parties trop raides et dangereuses. Mais une fois le bon itinéraire trouvé, un plaisir de skier et de décrire de larges courbes dans une neige vierge. En fin de descente, nous atteignons un petit lac de montagne et son barrage. Un endroit parfait pour se restaurer et prendre des forces.
Le programme de l’après-midi est sympathique puisqu’il s’agit de remonter pour repasser dans la vallée d’à côté et descendre vers notre point de rendez-vous avec le reste du groupe du CIHM. La montée est belle et régulière. Il n’y a aucune difficulté si ce n’est un court passage un peu raide. Il faut en revanche faire la trace puisqu’aucun autre skieur n’est passé depuis la dernière chute de neige. En fin de montée, une crête est à suivre avant de trouver le début de la descente. Les panoramas sont superbes !
Le bilan du week-end
Ce week-end fût un très beau week-end de ski de randonnée. C’est assez incroyable de partir du boulot le vendredi soir, monter dans un bus et se retrouver au cœur des Alpes le samedi matin. Un week-end intense et pas forcément reposant. Mais quel dépaysement de pouvoir faire deux jours de ski de randonnée entre deux semaines de boulot ! Partir avec le CIHM est très agréable. C’est un bon groupe, avec des skieurs de tout niveau et de toutes envies. L’ambiance est parfaite et les responsables bénévoles sont de très bons organisateurs qui permettent réellement de faire vivre cette super association de montagne.
Je n’ai pas vraiment raconté la fin de notre week-end. C’est parce que nous avons vécu une petite aventure, qui, si pour ma part n’a pas gâché cette formidable sortie, restera gravé dans nos mémoires. Nous avons eu un bel avertissement de la montagne. La journée du dimanche a été longue, sûrement un peu trop. La fatigue aidant, nous n’avons pas atteint le début de la dernière descente avant la nuit. Lorsque nous y sommes arrivés, le soleil était couché et le brouillard en train d’arriver. S’engager dans une descente inconnue avec certaines personnes très fatiguées aurait été une décision dangereuse. Nous avons donc fait le choix de nous creuser un abri entre un rocher et un mur de neige et d’attendre de l’aide. Des secours locaux experts du terrain sont venus nous chercher et nous guider dans la descente en pleine nuit. Le week-end s’est donc conclu par une véritable descente nocturne, éclairée par nos lampes frontales, sous une neige qui se mettait à tomber. Une belle leçon sur les marges à prendre lors d’une sortie à ski de randonnée, et sur la nécessité de rester humble face à la montagne !
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