La Maxi-Race, évènement trail autour du lac d’Annecy, s’est imposée ces dernières années comme un incontournable des trails français. Malgré les critiques qui ont pu être faites envers l’organisation, le parcours de la Maxi-Race, passant par les sommets entourant le lac d’Annecy, en fait un des principaux arguments pour faire de la course reine de l’évènement un classique des trails long.
J’ai eu la chance de découvrir l’univers des trails de montagne avec la Maxi-Race en 2014. L’évènement était jeune, j’ai souffert, mais j’ai adoré. J’ai recouru la Maxi-Race en 2018, sur ma route vers la Diagonale des fous. Une expérience dure, mon corps qui ne suivait pas. Je reste persuadé que pour préparer une course de cette envergure, connaitre les spécificités du parcours est important. Dans cet article, je vous donne donc quelques conseils pour appréhender au mieux les différentes étapes de l’itinéraire, et vous apporte une description du parcours de la Maxi-Race, la course principale de l’évènement.
Les courses de la Maxi-Race
Au départ, la Maxi-Race n’était composée que d’un unique trail faisant le tour du lac d’Annecy par les montagnes. Environ 80km pour 5000m de dénivelé positif, empruntant des sentiers plutôt techniques et proposant des vues à couper le souffle. Son tracé a même servi à organiser les championnats du monde de trail en 2015. Les traileurs traversent pendant cette course plusieurs massifs comme le Semnoz, la Tournette ou encore le Mont Veyrier. Assister au lever du soleil avec la vue sur le lac, quelques heures après le départ est un moment inoubliable.
Fort du succès de cette course, la Maxi-Race est devenue un évènement proposant tout un tas de trail aux formats différents. L’Ultra Race propose un tour encore plus large du lac d’Annecy. Un vrai ultra trail. La Marathon Race offre à ce format un beau tracé permettant de parcourir un demi-tour du lac, de Doussard à Annecy. Initialement à partir de 2020, deux tracés devaient être proposés avec une course réservées aux traileurs expérimentés et dont le parcours exact ne serait révélé qu’au dernier moment. Enfin, des formats plus courts, ainsi qu’une course d’orientation viennent compléter cet évènement. Certains se courent même sur deux jours pour compléter le parcours entier de la Maxi-Race ou de l’Ultra Race.
Vous pouvez bien sûr retrouver tous les détails de l’évènement et les courses proposées sur le site de la Maxi-Race.
Le parcours de la Maxi-Race
N’ayant participé qu’à la course historique, la Maxi-Race, c’est ici cet itinéraire que je détaillerai. Cependant, ce descriptif du parcours de la Maxi-Race pourra certainement aider des coureurs participant à d’autres courses. En effet, certaines parties du tracé sont reprises sur les autres formats.
Lorsqu’on se lance dans la Maxi-Race, il est bon de savoir qu’il est précisé par l’organisation que les barrières horaires sont fixées pour permettre à des traileurs de cote ITRA autour de 400 de finir cette course. Je pense pour ma part qu’elles restent assez larges pour ce type de format de trail. Cela ne veut pas pour autant dire que tout le monde sera à l’aise avec.
Annecy – Semnoz
distance cumulée : environ 18km, dénivelé positif cumulé : environ 1400m
Le départ de la Maxi-Race, au petit matin avant le lever de soleil, est magique. Les coureurs partent du bord du lac, et savent que dans quelques heures, ils reviendront au même endroit après avoir fait le tour entier. L’organisation prévoit des sas selon sa côte ITRA. Cela permet de partir avec des coureurs de son niveau. Lors de ma première participation en 2014, on pouvait arriver relativement tard sur la ligne de départ, et ainsi dormir le plus longtemps possible. On voit maintenant que l’évènement a bien grossi. Les coureurs arrivent tôt, et malheureusement les retardataires ne pourront accéder à leur sas et devront partir derrière. Ce fût mon expérience en 2018.
Les premiers kilomètres sont plats et permettent de se mettre en jambe en longeant le lac. Cela part quand même vite car tous les coureurs essaient d’être bien placés dans le début de la première ascension. Celle-ci démarre après à peine plus de 2km. A ce moment-là, c’est parti pour une montée quasi continue de 15 km de longueur. Elle mènera les coureurs en haut du Semnoz. La montée n’est pas du tout technique. Pour les meilleurs coureurs, il est possible de courir tout le long. Pour les autres, il ne faut pas hésiter à trottiner dès que la pente s’aplatit. Le sentier est généralement assez large permettant de limiter les ralentissements dus au nombre de coureur.
Lors de ma première édition en 2014, l’utilisation des bâtons était interdite dans cette première ascension. Je trouvais l’idée excellente. La foule est encore assez compacte et il n’est jamais agréable d’être gêné par les bâtons d’un concurrent à coté de soi voir même de se les prendre dans les jambes. Malheureusement, l’organisation a ôté cette règle. Je conseille toutefois quand même à tout le monde de ne pas sortir ses bâtons dès le départ. Ils sont inutiles et cela sera beaucoup plus agréable pour tout le monde.
L’arrivée en haut du Semnoz au petit matin est magnifique. Quelques beaux panoramas s’offriront sur le lac. Un premier ravitaillement est situé juste après le sommet. Pas la peine à mon avis d’y trainer.
Semnoz – Doussard
distance cumulée : environ 44km, dénivelé positif cumulé : environ 2500m
Cette 2e partie du parcours est constituée de deux petites bosses. C’est sûrement la partie la plus simple de la course. Elle commence par une belle descente où l’on peut enfin courir à un bon rythme. Environ 1000m à dévaler en 9 km. Cela peut aller vite et permettre de se donner de la marge sur les barrières horaires pour les bons descendeurs de fin de peloton.
Après cette longue descente, la première des deux petites bosses qui constituent cette étape jusque la mi-course commence. Celle-ci est la plus importante, avec 600m en 7km. La fin est la partie la plus raide. La petite descente de 3 km qui suit aboutit à un point d’eau qui permet de remplir ses gourdes. On peut alors attaquer la seconde mini bosse de 200m de dénivelé positif. Ensuite c’est la dernière descente vers Doussard.
Avant d’arriver au ravitaillement de Doussard, environ 2km de plat permet de faire le point sur son état de fraicheur. Un bon marathon est déjà parcouru, et il n’est jamais facile de se remettre à courir sur du plat après avoir cumulé du dénivelé. Le ravitaillement de la mi-course est une vraie base de vie, où il est possible de bien manger et de se refaire une petite santé. Attention, sur ce format de course, je conseille quand même d’essayer de ne pas s’éterniser sur les ravitaillements.
Doussard – Roc Lancrenaz
distance cumulée : environ 61km, dénivelé positif cumulé : environ 4100m
Cette partie est pour moi la plus dure de la course, mais aussi la plus belle. Sur les deux éditions auxquelles j’ai participées, cela a été toujours dur de repartir de Doussard et de remettre la machine en route pour une ascension qui n’en finit pas.
2 km de plat non loin du lac, où il faut bien se remettre à courir avant d’attaquer la montée. Et puis c’est parti pour le col de la Forclaz. La première partie de l’ascension est régulière et en forêt. Cependant, il est fréquent de se faire doubler par des coureurs, et cela peut être dur pour le moral. En réalité, pas d’inquiétude à avoir, ces coureurs viennent juste de prendre leur relais à Doussard et sont parfaitement frais.
Au col de la Forclaz, après environ 500m de dénivelé, une très courte descente permet de souffler un peu avant de reprendre l’ascension. Un point d’eau se situe non loin pour permettre de remplir les gourdes et faire un petit break si nécessaire.
C’est parti ensuite pour une partie d’ascension irrégulière, qui propose même quelques courtes sections de descentes. Le Roc Lancrenaz culmine à plus de 1600m, et un dénivelé positif cumulé de 1200m depuis Doussard doit être avalé pour l’atteindre. C’est long, très long. Mais la dernière partie est magnifique. C’est raide et on voit bien les coureurs loin au-dessus de nous. Quelques chaines aident à grimper sur les derniers rochers. Mais quelle vue magnifique !
Malheureusement, c’est aussi sur cette portion que l’on a vu des images d’énormes bouchons en 2019 sur la Marathon Race. Heureusement, cela ne s’est pas produit sur la Maxi-Race et a priori l’organisation a pris ses dispositions pour que cela ne se reproduise.
Roc Lancrenaz – Annecy
distance cumulée : environ 89km, dénivelé positif cumulé : environ 5200m
Après la longue montée qui emmène les coureurs en haut du Roc Lancrenaz, on attaque la descente qui amène à Menthon-Saint-Bernard. Cela fait du bien de descendre et de pouvoir se mettre à trottiner après les longues heures de montées. C’est 1100m de dénivelé qu’il faut dévaler, en deux temps. Une première descente régulière qui emmène jusqu’à un point d’eau, une section de replat assez vallonnée avant d’attaquer la dernière partie pour redescendre au niveau du lac.
Un dernier gros ravitaillement se trouve du côté de Menthon-Saint-Bernard, après environ 72km de course. C’est ensuite la dernière partie du parcours de la Maxi-Race qui attend les traileurs. Une belle section avec quelques magnifiques vues sur le lac, et la tombée de la nuit pour les coureurs de deuxième moitié de peloton.
L’ascension qu’il faut mener à bien pour attendre le Mont-Veyrier avant de descendre su Annecy n’est pas facile à ce stade de la course. Bien que moins longue que la précédente, elle n’en reste pas moins exigeante. D’autant plus que l’on atteint un premier sommet après 600m d’ascension qui peut être pris à tort pour le haut de la difficulté. On se rend vite compte de son erreur après une petite descente car la montée reprend pour un peu plus de 200m de dénivelé.
Une fois en haut du Mont Veyrier, on peut se laisser descendre jusqu’à l’arrivée. 800m de dénivelé négatif en 7km. Lorsque les jambes sont là, ça peut aller assez vite. Mais avec la fatigue, ça peut être bien long. La descente fait mal aux cuisses et s’éternise dans les derniers lacets à l’aplomb de la route que l’on entend au loin mais que l’on n’atteint jamais.
Lorsqu’on arrive enfin à la route au niveau du lac, on peut profiter des dernières centaines de mètres sur le sentier qui longe l’eau. C’est beau et l’on peut profiter de cette zone d’arrivée que l’on voit au loin. Ça y est, nous revoilà au point de départ, que nous avons quitté au petit matin de cette bien longue journée.
Bilan du parcours de la Maxi-Race
Pour ceux qui ont la chance d’arriver en fin d’après-midi et avec le beau-temps, l’arrivée est très festive. Il y a beaucoup de monde tout autour du lac. Tremper ces jambes dans l’eau froide en prenant le temps de souffler est alors très agréable.
Le parcours de la Maxi-Race est au final très beau. Un vrai trail de montagne avec de longues montées sur sentiers parfois techniques. J’espère alors que l’organisation saura embellir et continuer à proposer des trails d’exceptions dans cet environnement remarquable !
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