Avant de partir parcourir le GR20 en 5 jours, une certaine préparation est nécessaire. En effet, il faut réfléchir au matériel à emporter, aux logements à réserver ou encore à la manière de rejoindre le départ du GR. Il ne faut également pas négliger la préparation physique et l’étude de l’itinéraire. Voici quelques conseils que je peux vous donner pour vous aider à vous lancer dans ce défi dans de bonnes conditions.
Le matériel à emporter
Pour réaliser le GR20 en seulement 5 jours, la chose la plus importante est de ne pas se charger. Cela signifie qu’il sera impossible d’être en autonomie complète. Il faudra manger et dormir dans les refuges. Le sac que l’on porte ne doit alors pas excéder 5 à 6Kg sans eau, ce qui permettra de se déplacer rapidement, voir même de courir. Il faut donc fortement limiter les affaires à transporter.
Voici la liste de ce que j’avais dans mon sac.
- Pour la sécurité et les petits soins : une couverture de survie, un sifflet, des cartes, une boussole et un téléphone ainsi qu’une petite trousse à pharmacie avec des pansements, du désinfectant, de la crème anti-frottement et des bandes élastiques.
- Pour l’habillement : 2 changes complets avec short, T-shirt, chaussettes et caleçon.
- Pour le soir et la nuit : une lampe frontale, un drap de soie, une micro doudoune et des sous-vêtements thermiques (collant et T-shirt à manches longues). Cela permet d’éviter d’emporter un duvet sachant qu’il n’y a pas de couverture dans les refuges. Dormir avec la doudoune et les sous-vêtements thermiques est suffisant la nuit en septembre si l’on n’est pas frileux.
- Pour les intempéries : une veste gore tex, un sur-pantalon imperméable et un buff.
- Pour l’hygiène : un savon de Marseille permettant aussi de faire de la lessive, du dentifrice et une brosse à dent ainsi qu’une serviette micro-fibre.
- Pour la randonnée : des battons pliants, une poche à eau, quelques ravitaillements et un appareil photo pour les souvenirs. Et bien sûr une bonne paire de chaussures de trail qui risque de finir en mauvaise état après les 180km du GR20 (prendre une paire de chaussure que l’on juge en fin de vie, avec toute fois des semelles qui accrochent encore bien).
Je conseille la même astuce que celle que je décris dans l’article sur le matériel pour les ultra-trails L’équipement spécifique pour les trails en montagne de 100 miles : il est intéressant d’empaqueter les affaires dans des grands sacs zippés type congélation. Cela permet de les regrouper selon leur utilité et de limiter leur volume.
Les étapes du GR20 en 5 jours
Réaliser l’ensemble du GR20 en cinq jours nécessite de tripler chaque étape. En parcourant le GR du nord au sud, les trois premières journées sont les plus montagneuses, avec beaucoup de dénivelé et des traces techniques. Les deux dernières journées, sur la partie sud moins accidentée, possèdent un kilométrage plus élevé.
Jour 1 : Calenzana-Asco. Cette journée n’est pas la plus difficile ni la plus longue. Elle permet de pénétrer dans la montagne Corse pour arriver à l’ancienne station de ski d’Asco.
Jour 2 : Asco-Manganu. Cette journée est particulièrement longue, surtout depuis la fermeture du cirque de la solitude. Elle nous emmène aux abords du Monte Cinto, puis sur les bords du lac de Nino avant de rejoindre le refuge pour la nuit.
Jour 3 : Manganu-Vizzavone. Cette très belle journée nous emmène voir les lacs de Melo et Capitello et les cascades des anglais. La fin d’étape dans le village de Vizzavone marque la transition entre partie nord et partie sud du GR.
Jour 4 : Vizzavone-Usciolu. Cette journée assez longue passe par des sentiers faciles. Les crêtes sur la dernière partie de l’étape, entre les refuges de Parti et de l’Usciolu offrent des vues superbes.
Jour 5 : Usciolu-Conca. Le nombre de kilomètre de la dernière journée est important. Il est possible de passer par l’ancien tracé du GR qui évite le refuge de A Matalza, puis de prendre la variante alpine de Bavella pour faire moins de kilomètre tout en passant par un sentier remarquable.
Je conseille d’avoir les cartes IGN de l’ensemble du GR. Il est également possible de les imprimer à partir du site geoportail et de réaliser les coupes de dénivelé des différentes étapes.
Rejoindre et quitter le GR20
Le GR20 démarre de Calenzana, au nord ouest de l’île. L’aéroport le plus proche du point de départ est celui de Calvi. Depuis l’aéroport, il est possible de rejoindre les plages de la ville par un petit footing ou un peu de stop. Si l’on arrive la veille du départ prévu de la randonnée, il est agréable de profiter de la mer, avant de rejoindre Calenzana. Le village de départ du GR se situe à l’intérieur des terres, à une douzaine de kilomètre des plages de Calvi. Je conseille de commencer le chemin à pied et de faire du stop sur la route. Cela fonctionne généralement bien en Corse, et permet d’arriver à Calenzana rapidement.
Le GR20 se termine dans le village de Conca, au sud est de l’île. Le gîte La Tonnelle propose généralement des navettes vers Porto Vecchio, s’il y a suffisamment de demandes. Dans tous les cas, il organise des navettes quotidiennes vers Sainte Lucie de Porto Vecchio. Le stop fonctionne alors très bien pour rejoindre Porto Vecchio. L’aéroport le plus proche est celui de Figari. Pour rejoindre l’aéroport depuis Porto Vecchio, il est encore une fois possible de faire du stop, ou de prendre un bus passant régulièrement depuis la gare routière. Les horaires peuvent être trouvés sur le site corsicabus (www.corsicabus.org/busPVecchio/PVE_Airport.html).
L’hébergement sur le GR
Pour parcourir le GR20 en 5 jours, il est fort compliqué d’emmener avec soi sa tente. Il est donc nécessaire de dormir en refuge. A toute saison, il est recommandé de réserver en avance pour assurer une place.
L’organisme du parc naturel régional de Corse gère les refuges sur le GR et leur réservation. Celle-ci peut se faire sur internet par le site : www.pnr.corsica. Si vous suivez les étapes décrites si dessus, cela vous permettra de réserver pour les refuges d’Asco, de Manganu et de l’Usciolu. Les refuges de Manganu et de l’Usciolu sont des vrais refuges de montagne, spartiates mais avec un certain charme. Dans les dortoirs, les matelas sont alignés les uns à côté des autres sur deux ou trois étages. Une pièce commune permet de se poser le soir et le matin quand il fait trop froid ou pas assez beau pour profiter de la terrasse extérieure. Une source d’eau froide permet de prendre une rapide douche. Mais ne vous attendez pas à un grand confort. Je n’ai pas eu toutefois à me soucier de problèmes d’hygiène ou de puces de lit. Ce n’était en revanche pas le cas pour le refuge d’Asco. Celui-ci aurait cependant dû être de confort supérieur car implanté dans un bâtiment de l’ancienne station de ski. C’est le contraire, avec un endroit très vétuste, pas entretenu et bourré de punaises de lit quand j’y suis allé. Espérons que ça change. Sinon je conseille de dormir dans le gîte de l’hôtel restaurant Le Chalet où il est également possible de dîner très bien.
À Calenzana, dans le village de départ, il est possible de loger au gîte municipal. C’est sympa d’y retrouver des randonneurs sur le départ ou venant de finir le GR20. Pour réserver, il suffit d’appeler la mairie au 04.95.62.77.13.
Enfin, à Conca, la fin du GR nous emmène au gîte privé La Tonnelle où il est possible de dormir dans des dortoirs. Les hôtes sont très sympathiques et ont une grande habitude d’accueillir les randonneurs du GR. Le restaurant est bien et permet un bon repas à la fin de l’aventure. Des navettes sont proposées pour aller à Sainte Lucie de Porto Vecchio ou à Porto Vecchio.
Enfin, au milieu du GR, à Vizzavone, il est possible de trouver un peu de confort dans l’un des hôtels qui proposent une formule gîte, avec des dortoirs. La douche chaude et l’espace y sont fort agréables. J’ai dormi dans le gîte de l’hôtel Le Vizzavona, en ayant réservé par e-mail. Mais d’autres choix sont possibles comme Le refuge du GR20 face à la gare.
Se restaurer pendant la randonnée
Encore une fois, la nécessité d’avoir un sac léger empêche de pouvoir emporter de la nourriture pour ses repas. Heureusement, en réalisant le GR en 5 jours, on croise deux refuges pendant la journée en plus du refuge dans lequel on dort le soir. Il est donc facile d’y prendre ses repas.
Les refuges proposent généralement quelques plats à la carte le midi et des menus le soir. Ce n’est pas donné mais vu le coût que nécessite un ravitaillement de refuge sur le GR, réalisé soit à dos d’ânes soit avec des hélicoptères, on peut comprendre. Et le budget pour 5 jours reste très raisonnable. Selon les refuges, le midi on peut commander des omelettes, du taboulé, ou encore des sandwichs avec de la charcuterie ou du fromage Corse. Le soir, les menus sont généralement composés de pâtes, de charcuterie avec du pain, et d’un dessert. Les portions sont copieuses et permettent de reprendre des forces et de se préparer pour le lendemain.
Les refuges offrent généralement en plus des services de petite épicerie. On y trouve l’essentiel pour grignoter au petit déjeuner, pour refaire le plein de ravitaillements, barres de céréales et autres, et de quoi se faire à manger. Arrivant trop tard pour le diner au refuge de l’Usciolu, j’ai facilement acheté une boîte de raviolis que je me suis fait cuire dans la cuisine du refuge en libre accès.
Enfin, l’avantage de faire le GR20 en 5 jours est de croiser régulièrement des lieux plus accessibles que les refuges et donc avec des vrais restaurants. J’ai ainsi pu manger au restaurant le soir à Asco et à Vizzavone et le midi au col de Verde avant la montée vers le refuge de Prati et à Bavella. Et bien sûr il y a également un grand choix pour se restaurer à Calenzana au départ et à Conca à l’arrivée.
Quand partir
Le point le plus haut du GR20 se situe à 2600m d’altitude. Ce chemin de grande randonnée est clairement un sentier de montagne. Il n’est pas rare d’y voir quelques traces de neige tôt dans la saison.
Les refuges ne sont gardés que de fin mai à fin septembre. En juin, il peut faire encore froid en altitude, notamment la nuit dans les refuges, et on peut encore trouver des traces de neige sur le chemin. Les mois de juillet et août sont la pleine saison, et le nombre de personne sur le sentier peut être important. En septembre, le risque d’orage est sans doute un peu plus important.
J’ai trouvé que partir sur la fin de la première quinzaine de septembre était un bon choix. Mais il faut se souvenir qu’en montagne, les conditions climatiques peuvent être changeantes très rapidement, quelque soit la saison. On ne peut pas être assuré d’avoir du soleil sur tout le trajet. Il faut donc être bien équipé, et vigilent.
Voici mes quelques conseils et informations pour bien préparer votre randonnée sur le GR20. Réaliser tout l’itinéraire en 5 jours nécessite un peu d’organisation, mais globalement, en lisant cet article, vous serez prêt à tenter l’aventure. Sinon vous trouverez d’autres informations détaillées sur le site très complet : www.le-gr20.fr
Et vous, avez-vous d’autres astuces et expériences à partager pour bien réussir son GR20 en 5 jours ?
8 Commentaires
Petite coquille : les cartes GIN (=IGN)
Je découvre le blog très bien fait, bravo Olivier !
Merci, le blog est assez nouveau, mais je vais continuer à écrire sur mes prochains défis 🙂
(et coquille corrigée !)
Amis d’Anne et Bertrand avec qui nous partageons de beaux moments sportifs pendant les entraînements au club, nous venons te féliciter pour ces magnifiques performances.
Bravo OLIVIER et à bientôt pour lire de nouvelles aventures sur ce blog très agréable.
Agnés et Eric
Merci beaucoup ! Je vais continuer à y écrire pour faire partager mes aventures et défis sportifs. J’espère que vous trouverez toujours plaisir à me lire.
Salut, très bien ton blog !
juste un petit point ; personnellement quand je vois que tu as pris seulement une couverture et pas de duvet je trouve ça fou
j’ai pris la neige au refuge de Pietra Piana le 10septembre l’année dernière… je peux dire que sans duvet, on allait mal finir dans les tentes..
malchance sur la météo : froid et 4jours de pluie sur 7j de gr20
Merci beaucoup ! Effectivement le choix duvet vs drap de soie n’a pas été facile. Cependant, même avec des températures un peu plus extrêmes que ce que j’ai vécu, je ne pense pas que j’aurais eu trop de soucis : je n’ai eu que deux nuits en gite non chauffé, la température n’y descend pas comme dans une tente de part le nombre de personne qui y dorment, et dormir en doudoune permet quand même de bien protéger son corps du froid. Mais visiblement tu n’as vraiment pas été chanceux avec la météo !!! J’espère que tu as quand même bien apprécié.
Bonjour je dois partir pour faire le GR20 bientôt en 5 jours je voulais savoir j’hésite encore avec le drap de soie penses-tu que cela est suffisant et me conseilles-tu de prendre un pantalon de K-way merci d’avance cordialement Jean-Luc
Bonjour,
La question du drap de soie est la moins évidente. Si tu fais les mêmes étapes que moi, il n’y aura que deux stops qui nécessitent une nuits dans un véritable refuge du GR 20 : Manganu et Usciolu. Je pense que les cas de figure où l’on regrette de n’avoir qu’un drap de soie existent mais sont rares. A condition toutefois d’avoir des vêtements chauds pour la nuit (collant et sous vêtement thermique + doudoune pour moi). Et même dans les cas les plus compliqués où il ferait très froid, dormant en refuge, je ne pense pas qu’il y ait de danger. Bref, je referais le même choix de ne prendre qu’un drap de soie.
Pour le pantalon K-way, oui je te conseille d’en prendre un. J’en avais un moi, et même si finalement je ne l’ai pas utilisé, je ne regrette pas. J’ai eu beaucoup de pluie, mais pas de froid. Du coup, je préférais rester en short, qui sèche finalement assez vite. Mais avec des températures très basses, avoir la possibilité de mettre un pantalon imperméable est nécessaire.
En espérant que ces conseils te soient utiles. En tout cas tu vas t’éclater, c’est une super aventure !